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L'Ogre et les Deux Frères

Un conte de fée au pays d'Irunéon

• Basile Monerie •

Design de couverture et maquette : Sophie Rubin

Illustrations : Spiro Philippidis

Il y a des hommes à qui tu ne dois pas donner la main, mais seulement la patte :

et il est préférable que la patte ait aussi des griffes.

Ainsi parlait Zarathoustra (1885), Friedrich Nietzsche

Les contes de fée n'offrent pas toujours aux grands enfants que nous sommes devenus le spectacle d'un monde merveilleux. Et lorsqu'ils traduisent certaines des réalités qui illustrent nos existences, on peut en avoir froid dans le dos. Le nôtre, l'Ogre et les deux frères, nous laisse entrevoir un personnage tordu, habile à présenter la physionomie affable d'un être sociable, avant de montrer son vrai visage d'impitoyable coquin. Il s'entoure de quelques individus aussi douteux les uns que les autres. Les deux frères qui tombent naïvement entre leurs mains et se font astucieusement arnaqués vivront mille épreuves avant de pouvoir se relever.

 

Ce conte n'est pas à ranger sans précaution dans la chambre des enfants. Ils risqueraient bien de le trouver, de s'y plonger en toute innocence et d'y découvrir que notre microcosme est souvent peuplé de vrais scélérats. Ils vont et viennent en brillante apparence, fréquentent des milieux chics, rencontrent des gens importants, tissent des connivences condamnables, font tout pour accumuler le pouvoir et l'argent. Surtout au détriment des autres. Bref, ils ne cherchent qu'à profiter de leurs semblables. Les deux frères, images de la naïveté imprudente, sont des victimes idéales. Mais parfois, rarement, le peuple, indigné et révolté par tant de crapulerie, ne cache plus sa colère, ni sa solidarité. Et le prédateur bat en retraite...

 

L'histoire pourrait paraître banale Mais ce sont les remarquables illustrations pleine page en quadrichromie qui en font toute la saveur. Elles éveillent notre attention. Parce qu'après tout, de tels truands pourraient bien exister réellement. Et s'ils s'avisent de jeter un regard de convoitise sur nous et si nous n'y prenons pas garde, ça pourrait bien être notre tour....

"Nos lois sont comme toiles d’araignée, or ça, les simples moucherons et petits papillons y sont pris, or ça, les gros taons malfaisants les rompent, or ça, et passent à travers, or ça !"

 Rabelais - Livre V, chap.12

Collection : Les yeux ouverts & les oreilles attentives

ISBN : 978-2-9549670-1-1

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